urgence technique (pnj)

La vie urbaine était un spectacle (désagréablement bruyant) étonnant qu’il peinait encore à comprendre, le calme des campagnes ou de son appartement lui étant bien plus plaisant. Mais ce jour fut celui d’un miracle (ou plutôt d’une terrifiante constatation) car Noé était en ville, l’air renfrogné de supporter soudainement autant de monde, un tintamarre qu’il aurait un million de fois éviter. Mais l’urgence avait fait trembler son corps, il n’y avait plus de vins, ni même de bières chez lui alors il n’avait pas le choix : sortir et en acheter un stock pour survivre dans sa grotte. Non pas qu’il soit profondément associable – loin de là – mais il se sentait fatigué et il savait qu’il ne pourrait pas totalement se réveiller sans son verre de vin matinal (bien qu’il fasse bientôt nuit). Alors il avait été courageux, s’était vêtu, avait avec ardeur combattu sa flemme afin de sortir de son lit mais surtout de sa (magnifique) grotte.

Et il était là, à la caisse, plusieurs bouteilles dans un sac, à payer ses ‘courses’.
Mais il se sentait mieux : il avait son vin.
Il en avait même profité pour racheter du PQ.

Son sac à la main, il se retrouvait à nouveau en ville, la fragrance de la pollution titillant ses narines alors qu’il se posait sur un banc, non loin, pour déguster une bonne bière. Quoi de mieux pour se réveiller.

« Oh bordel, je me sens mieux. »

Il soupire, bienheureux.

Les yeux clos, ses pensées se dirigeaient sur son travail, sur la musique qu’il essaie de composer depuis maintenant quelques jours, sans jamais trouver l’inspiration suffisante. Souvent, il disait qu’il ne buvait pas car sinon il ne pouvait pas écrire, seulement, il ne respectait pas ses sentences, ayant constamment (ou presque) un verre de vin à la main.

Mais le vin, c’est de l’eau (pour lui).

Alors il savait qu’il n’était pas pressé, n’ayant ni l’envie, ni même le courage de faire de la musique en cette journée (miraculeuse), non, Noé voulait simplement profiter du temps, d’être dehors et de sa bière qui était si douce dans sa main. Il la portait à ses lèvres, avant d’entendre une voix, celle d’une femme, un sourire ornant rapidement son visage, sans réelle explication.

« Merci. »

Ses yeux se relevaient dans sa direction, remarquant une rousse qui s’approchait pour s’asseoir à ses côtés. Elle semblait sympathique alors, Noé ne fit que lui tendre une seconde bière.

« En voulez-vous ? »

Par politesse peut-être, ou par envie d’un peu de compagnie, il ne savait pas réellement pourquoi il lui tendait ainsi une si précieuse boisson, mais une rencontre ne lui ferait aucun mal, bien au contraire.

« Elle est encore fraîche, je viens tout juste de l’acheter. »

La bière quitte sa main – ce qui le rassure légèrement, il se serait senti un peu bête si elle avait refusé – mais par chance, elle semblait heureuse que Noé la lui tende. Il n’aurait pas su réagir dans le cas contraire, peut-être aurait-il un peu paniqué, il n’en sait rien. Il lui sourit (à peine) (un micro sourire digne d’un homme qui ne sourit jamais car il se dit qu’il pourrait avoir une crampe aux lèvres) faiblement avant de boire une nouvelle gorgée de son si précieux élixir.

« Je ne peux qu’approuver. »

Après tout, il était le premier à le faire.

« En plus, ça redonne un peu d’énergie, c’est fort appréciable. »

Constamment épuisé, il se sentait toujours plus vivant, plus léger avec un peu d’alcool dans le sang. Oh, il était aussi plus bruyant, mais il s’en fichait pas mal, au moins il n’y avait pas un idiot pour tomber de sommeil non loin de lui et faire paniquer (quasiment) tous le monde. Seigneur qu’il aimerait se contrôlait un peu mieux sous sa forme présente.

« Non pas ici, en général je bois chez moi, seul. Je n’avais juste plus rien alors dans l’urgence je suis sorti pour reprendre mon approvisionnement et me réveiller un peu. »

Il n’osait plus aller dans les bars, Noé était parfois terriblement soporifique et quand la totalité du bar s’endort car il vient de bailler, ce n’est plus du tout amusant. Sachant qu’il doit détenir le record du monde tant il baille.

« Peut-être un jour, je ne prends pas vraiment le temps de le faire. J'imagine que vous préférez boire dans un bar dans ce cas ? »

Il vaut mieux le passer à dormir, lire ou travailler.
Enfin, certainement.

(hrp: ohlala)

Peu habitué aux contacts (alors qu’il apprécie – parfois), le coup dans son dos lui provoque un faible sursaut (étonné), mais il ne trouvait pas ce geste intrusif (comme il l’aurait dû) alors qu’il voit la jeune femme ornée d’un sourire (immense). Il sourit, doucement, encore.

« J’essaierais d’y aller dans ce cas, si je connais déjà quelqu’un, ça m’encouragera à y aller. »

Il l’imagine en tout cas, car il aime la quiétude de sa pièce et qu’il n’a jamais (ou très peu) ressenti le besoin de se joindre aux autres. Surtout quand tous s’endorment. Ainsi, il se plait dans sa petite vie (aussi simple soit-elle). Oh, il aimerait bien faire quelques rencontres, avoir des amis, mais son caractère parfois compliqué n’aide en rien. Noé, c’est un homme qui pourrait passer trois jours à dormir avant de vouloir faire la fête en hurlant des imbécillités.

« Vous en voulez une autre ? Dans l’urgence, je pense bien mettre un peu lâché sur les quantités. »

Un signe de tête vers le sac contenant les bouteilles avant de reprendre.

« Noé Vale, mais Noé est largement suffisant, donc, à qui ai-je l’honneur ? »

Elle semble enjouée, comme heureuse de discuter avec lui (ce qui – sans vraiment sans rendre compte – le rend plus doux, joyeux). Il se demande si elle peut devenir une bonne amie, plus tard.

Il se dit alors qu’il avait bien fait de sortir en urgence pour acheter des boissons alcoolisées.
Qu’il devrait le faire plus souvent.
Surtout pour être en aussi bonne compagnie.

Il boit une gorgée, terminant sa bière.

(hrp: je n'avais pas beaucoup de temps (à cause des révisions) mais me revoilà, j'espère que ce n'est pas trop trop mauvais ;;)