atypical // pnj

Terrible journée.  Elle n’en pouvait plus du russe. A vrai dire, Elle ne se souvient même pas du pourquoi du comment elle a fini par l’étudier, tout le monde sait que ça ne sert à rien et encore plus maintenant qu’ils étaient tous enfermés dans cette foutue ville. La seule manière dont ça lui sert, c’est pour insulter les gens sans que personne n’y comprenne rien ou à regarder des vidéos sur rutube. Voilà, c’est tout. Bravo la société.

Heureusement, elle avait sa carte maitresse qui était le « я не понял » pour survivre toute la journée.

Maintenant, elle devait survivre à autre chose de plus terrible et au regard noir. Elle savait que personne n’osait postuler « là-bas » à cause du fameux propriétaire, mais Skai y a peu de chose qui lui fait peur et qui l’arrête. Elle ne s’en rend pas compte de toute façon, elle est beaucoup trop naïve pour saisir si on a envie de lui arracher la trachée ou non. Du coup, elle fait sa vie & ce, dans le plus grand des calmes.



Elle arrive au boulot toute pimpante, comme à son habitude & le lieu est terriblement vide, un peu triste pour une librairie à l’heure de pointe. Et le patron ? Il jouait à cache-cache ou quoi ?



« Eeeeeehooooo, du bateau, c’est pas l’heure de jouer à cache-cache, POURQUOI Y A PERSONNE. »

La douce et mélodieuse voix de Skai ne semblait définitivement pas convenir à son très cher patron. Elle le sait qu’il n’aime pas qu’on hurle et après tout, c’est une librairie, mais quand il n’y a pas de client qui aimerait profiter du silence d’or pour bouquiner leur futur achat : elle n’en a plus rien à cirer. Le patron, il ne compte pas, c’est pas lui qui achète. 

D’ailleurs, il traine des pieds & franchement ça ne donne pas trop envie de venir l’accoster. On dirait un vieux qui sort de son lit avec un mal de dos. Tu croises les bras et hausses les sourcils l’air de dire ; VRAIMENT.



« En même temps, si j’étais un client, je saurais même pas ou vous trouver.  »



Elle le vouvoie, oui, ça arrive. Parce qu’elle n’en est pas au point d’oublier la hiérarchie, enfin, pas encore. Elle lâche un soupire et porte ses mains sur ses hanches. On se demande qui est en train de réprimander l’autre.



«D’ailleurs, c’est même pas normal qu’il y a 3cm de poussière sur certains bouquins. Preuve à l’appui, celui juste à côté. Il est temps qu’on mettre un coup de neuf, genre, vous ET moi & je fais pas ça pour vous, mais pour ici. »



Traduction : clairement, s’il fallait qu’elle le force à faire le ménage pour attirer plus de clients, elle allait le faire. Elle aimait beaucoup trop cette librairie pour la laisser couler, ça partait d’un bon fond et si pour ça fallait embrouiller le patron : bah tant pis, hein.

(ptdrrrr la barre de négative va monter si vite //// )

Tant mieux ? Comment ça tant mieux ? Ce n’est pas parce qu’il apprécie le calme et la sérénité qu’il fallait que personne ne vienne. Pour ça, y avait genre des temples ou alors fallait rester chez soi. Incorrigible. En plus de ça, il voulait l’abandonner sous prétexte d’un café & ça c’était le comble. Elle sait pas trop s’il l’énerve ou pas, s’il elle l’apprécie ou non, elle fait juste avec.



« Mais tu t’fous de ma gueule en plus ? »



Ah voilà, ça lui a échappé. Elle parle plus vite qu’elle ne le pense, c’est presque maladif parfois. Bon, s’il fallait le rallier à sa cause, il fallait passer à l’étape du CHANTAGE. Clairement, le manque de race était profond, mais c’est aussi une qualité de ne pas s’avouer vaincu, n’est-ce pas ?



«  On deal, tu m’aides et je me tais ? Genre, vraiment, vraiment, vraiment. » dit-elle en mimant le mouvement du zip sur ses lèvres.



Quitte à avoir commencé à le tutoyer, autant continuer. Elle savait vu le nombre de fois que Jeremiah semblait vouloir lui dire de la fermer qu’il devait vraiment pas aimer communiquer.



« Je te ferais même un café après.  »



Allez, quoi.

Jeremiah venait de sourire. Alerte. Jeremiah venait sourire. Certes, son sourire était carrément chelou et elle n’arrivait pas à déterminer si c’était flippant ou rassurant (plus flippant que rassurant ceci dit), mais c’était possible. Elle se retiens de lui balancer un du genre ok, mais ne refait plus jamais ça, mais elle se retient parce que son accord venait de trouver grâce aux yeux du patron.



Deuxième nouvelle : l’individu généralement aigri était capable de CONTACT PHYSIQUE. D’accord, c’était pour une pichenette pour le front. D’ailleurs c’est compliqué de déterminer si c’est affectueux comme itachi face à sasuke (putain mais j’écris quoi là) ou si c’est carrément dans l’espoir que ça fasse autant de dégâts qu’izuku dans My Hero Academia et que du coup il espère l’annihiler d’un simple geste (la narration prend une tournure très étrange, seigneur). 



« Alors, mes derniers mots (jean-pierre), c’est que : je suis mauvaise aux ordures. Je n’entre pas dans le cadre du tri sélectif et ce serait très chiant à nettoyer. Sur ce : je deviens muette comme une carpe ! »



D’ailleurs, pas sûre qu’il sache que la tuer revienne à foutre le feu à la libraire. Un jour faudrait p’tet le prévenir, mais elle un peu peur de lui faire justement peur. Alors, pour le moment elle reste silencieuse sur le sujet & au pire ce sera de sa faute. Qui fait malin, tombe dans l’ravin et brûle sa maison – proverbe ricain.



Maintenant qu’elle avait promis de se taire, il fallait déployer des nouvelles méthodes de communications pour se répartir les tâches. Du coup elle le pointe du doigt -même si ça ne se fait pas- et lui montre l’étagère de droite avant de s’auto designer du doigt et de montrer l’étagère de droite. Elle conclut par un rond de la main pour signer un « ok » avant de papillonner en fredonnant la bouche fermée (ça respecte le deal et ouais) un petit air reposant pour ranger ce foutu rayon.

C’était un peu la mission ghost buster de la poussière.

(mon cerveau est éradiqué je sais pas ce que je FAIS )

Elle est du genre désinvolte, à agir dans l’instant. Ca lui vaut de belles choses comme un courage hors pair et une certaine imprévisibilité, mais aussi des moins jolies comme une maladresse hors du commun tout comme une facilité à facilement perdre ses interlocuteurs. D’ailleurs, Jeremiah semblait déjà plus que blasé de voir Skai gesticuler dans tous les sens telle une véritable pieuvre en train de bouillir dans une casserole pour tenter de se faire comprendre. Elle aurait dû songer à apprendre la langue des signes, vraiment.



D’ailleurs elle aurait bien eu envie de lui répondre lorsqu’il lui dit qu’elle le saoulait encore plus de cette manière, mais elle se retiens, parce qu’un deal est un deal. Elle tire juste une grimace avant de s’enfuir de son côté. Elle commence par essayer d’organiser le bas avant d’attaquer le haut & dieu sait combien il y avait beaucoup trop de poussière par ici. Elle aurait dû prendre un masque histoire de pas éternuer & se la jouer lance flamme. Au pire, elle se dit que le brun n’y verrait rien puisqu’il était bien évidemment de l’autre côté de la pièc—



« Qu- » Elle s’arrête parce qu’elle ne doit pas parler mais : SEIGNEUR qu’est-ce qu’il faisait là !!


Il lui demande de chopper les bouquins en hauteur, genre ceux qui désigne la réussite en tout cas de déclencher une situation dangereuse. Elle le regarde puis les bouquins, puis lui, pour encore en haut avant de finir encore sur lui. Elle n’a même pas eu le temps de riposter qu’il enchaine en lui annonçant qu’il allait la porter.



Elle recule d’un pas avant de faire un gros « X » de ses bras. Non. Non. Non. C’était une super méga mauvaise idée & pour une seule & unique raison, elle avait la même température physique d’un type atteint d’une sale grippe ou d’une soupe portée à ébullition. Loin d’être malade, c’était littéralement sa température normale en tant qu’individu composé à base de flamme de l’enfer. Le type va se brûler en la touchant vu comment il souffle sur son café bouillant avant de le boire. Bon, c’était une situation de crise alors elle se permettait de chuchoter tout bas, mais d’un air insistant.



« Je peux me débrouiller.  »



Dans le top dix des idées de merde, elle essaie de prendre appuie sur l’étagère la plus basse pour s’élever assez haut & tenter (et on a bien dit tenter) de chopper ces bouquins de l’enfer plein de poussière. D’ailleurs, elle se retiens de respirer parce que elle craint pour sa vie & pour la future déclaration d’incendie & lorsqu’elle atteint par miracle sa pile de livre, évidement c’était pas dans cette position –pas du tout confortable- & de sa seule main libre qu’elle allait aller loin & ce qui devait arriver, arriva elle finit par tomber en arrière & se raccroche stupidement aux livres qu’elle serre contre elle. Ca donne une sensation maternelle et protectrice envers des morceaux de papier, la vérité : elle a juste paniqué.